Comment préparer son sac d’évacuation BOB ?

Etes-vous prêt à affronter les pires conditions d’urgence ?

Une question qui semble tout droit sortie d’un film catastrophe !

Ce concept de préparation au “pire”, vient des USA et est à l’origine du mouvement survivaliste (aussi appelé collapsologie). L’idée est de disposer de tous les moyens pour survivre aux pires conditions qui pourraient se présenter. Ces ressources ne se limitent pas à du matériel. Il y a aussi tout un éventail de connaissances à acquérir et de l’entraînement pour le mettre en pratique.

Même en France, les catastrophes ne sont pas rares : inondations, incendies, tempêtes, glissements de terrain, tremblements de terre, routes coupées ou bloquées, longues coupures d’électricité et pannes internet (lol). Les secours et tous les services d’urgences permettent de retrouver rapidement une situation normale. Mais l’ampleur ou la multiplication rapprochée de ces catastrophes peuvent dépasser les moyens de sauvetage disponibles. La situation devient hors de contrôle, on ne peut compter que sur soi-même.

Pourquoi préparer son sac d’évacuation ?

Difficile de prévoir quand et quelles difficultés vous rencontrerez. Il faut donc se préparer à toutes éventualités, des plus réalistes aux plus loufoques et avoir l’équipement toujours sous la main.

L’idée est loin d’être fantasque puisque le sujet est abordé sur le site du gouvernement ( https://www.gouvernement.fr/risques/preparer-son-kit-d-urgence ). C’est d’ailleurs sur cette base proposée par le gouvernement que je vous propose de m’appuyer (et d’améliorer) pour concevoir votre sac d’évacuation et être prêt à survivre à des conditions d’urgence extrême.

Kit d’urgence ou sac d’évacuation ? C’est selon la gravité de la situation.

En anglais, un kit d’urgence est un EDC (EveryDay Carry). Vous le portez toujours avec vous. Il est bien entendu de petite taille, mais contient tout ce qu’il faut pour répondre rapidement à une situation d’urgence.

Voici à titre indicatif ce que l’on doit y trouver : smartphone, liste de contacts, montre, clés, papier d’identité, argent liquide, lampe de poche, briquet, couteau multi-usage (pince ou couteau Suisse), mouchoirs tissus et/ou jetables, sifflet, crayon, paracorde, désinfectant et pansements, miroir, sac plastique…

Le sac d’évacuation, BOB (Bug Out Bag en anglais) est quant à lui plus grand et doit vous permettre de survivre pendant au moins 72h (3 jours). Il est plus imposant sans être énorme (env. 20L). On le garde au plus près de soi, dans le coffre de la voiture, dans un casier au travail,… L’idée c’est de pouvoir le récupérer au plus vite lorsque ça tourne mal. 

Préparer son évacuation 

Une grande partie de l’article du gouvernement (https://www.gouvernement.fr/risques/preparer-son-kit-d-urgence ) nous donne des pistes intéressantes pour préparer son évacuation. Connaître sa zone de vie et les risques liés sont un vrai plus lorsque l’on doit rapidement quitter une zone. Les dangers et les issues ne sont évidemment pas les mêmes, en bord de mer, en montagne ou en ville par exemple. Il faut donc étudier son environnement pour repérer les endroits sécurisés et les ressources qui pourraient être utiles. Les points d’eau, les points hauts, lieux couverts, lieux cachés, zones dégagées, etc …. Donner un lieu de rendez-vous pour les membres de sa famille en cas de danger est aussi une bonne démarche (si possible un lieu où l’on pourra éventuellement laisser un message si l’on ne peut pas rester sur place)

L’autre point que propose le gouvernement est de créer une liste de contacts importants. Les coordonnées des membres de la famille, mais aussi des secours (médecins, samu, pompier), des personnes de confiance, etc… C’est un point dont l’efficacité est limitée. Un pense-bête est intéressant en cas de panique. C’est aussi un moyen de vous identifier. Mais si la crise est majeure, je doute fort que le réseau téléphonique soit opérationnel (coupé ou saturé), ou que la personne que vous cherchez à joindre soit au bout du fil.

Préparer son kit d’urgence ou sac d’évacuation.

“Regroupez-les et placez-les dans un endroit facile d’accès”

Cela rejoint ce que dont on parlait plus haut (Chapitre – Kit d’urgence ou sac d’évacuation ? C’est selon la gravité de la situation)

“Eau : 6 litres par personne en petites bouteilles”. 

Sérieusement ? Vous vous voyez courir avec un sac à dos chargé de 6L d’eau en petites bouteilles (12 bouteilles d’un ½ litre ?) :D. Bon, c’est irréalisable aussi bien au niveau pratique que logistique. Si vous avez une bouteille à disposition, c’est déjà bien. Par contre, ce qui est vrai, c’est que s’hydrater va vite devenir une priorité. Donc, il va donc falloir se préparer à rendre de l’eau potable et pouvoir la transporter. Pour le transport, une gourde métallique de rando, c’est idéal. Pour avoir de l’eau potable, c’est une autre histoire.

Dans une version d’urgence maximale ou nomade, il existe des pailles pour purifier l’eau. C’est efficace, mais pas toujours pratique, il faut aspirer très fort pour boire. Des pastilles de chlore spécifiques que l’on met dans sa gourde sont aussi une bonne solution. Sinon pour survivre plus durablement, il va falloir bouillir de l’eau. Donc pour avoir de l’eau potable, une petite casserole et de quoi allumer un feu c’est plus utile dans votre sac qu’un pack d’eau.

“Outils de base : couteau de poche multifonction, ouvre-boîte …”

Bien vu, un couteau, c’est la base. L’idéal serait d’avoir un couteau robuste et bien solide (type bushcraft) pour les gros travaux et une pince multifonction. Vous allez pouvoir construire d’autres outils, un bivouac, chasser, couper du bois … L’ouvre-boîte est anecdotique, si vous avez faim vous arriverez à ouvrir une conserve avec un couteau 🙂

“Nourriture de secours consommant peu d’eau : barres énergétique, fruits secs, conserves, petits pots bébé, …”

Oui, il va falloir manger. Mais là aussi, tout est une question de durée dans l’urgence. Ce que préconise le gouvernement est valable sur 72h si l’on a pas besoin de se déplacer. Si vous devez courir, je vous assure que vous vous allégerez rapidement des boîtes de conserve 😉 On peut se passer de manger pendant un bon moment en modérant ses efforts. Le mieux est de disposer de nourritures lyophilisées (type ration de combat). C’est pas gastronomique, mais c’est riche en protéines. On mélange la poudre avec de l’eau, ça se mange chaud et froid si besoin.

“Lampe de poche : avec jeux de piles de rechange ou bien une lampe sans pile à manivelle”

Bien vu, une lampe c’est utile pour s’éclairer si on doit marcher de nuit, chercher du bois en forêt, se signaler aux secours. Le coup des piles de rechange c’est bien, la dynamo c’est mieux. J’ai pu tester un produit génial qui combine plein de fonctions utiles (radio, lampe, chargeur mobile) que je vous conseille.

“Bougies avec allumettes ou briquet”

Bien vu aussi, les bougies servent à s’éclairer et la cire est utile à plein de choses. Alors allumettes ou briquet ? C’est une question qui divise les survivalistes. Prenez ce qui vous semble le plus pratique. Personnellement, j’opterai pour une pierre à feu et un bloc de magnésium. Mettez tout ça dans un récipient étanche ou emballé dans du cellophane. Par contre les survivalistes se rejoignent sur l’importance de savoir allumer un feu dans toutes les conditions. C’est moins simple qu’il n’y paraît, mais ça s’apprend.

“Radio avec piles ou batteries ou bien une radio à manivelle”

Oui, pour une petite catastrophe vous aurez des infos utiles. Et si c’est la fin du monde, vous aurez au moins de la musique 😉 Je pense que le rédacteur du gouvernement devait avoir la fameuse radio-lampe-chargeur dans les mains pour écrire l’article 😉

“Trousse médicale de premiers soins”

Oui bien évidemment. Pensez à de la médecine d’urgence, avec des fractures, des plaies, etc. Il est encore temps de prendre quelques cours de couture.

“Les doubles des clés de maison et les doubles des clés de voiture”

L’idée est de ne pas avoir besoin de les chercher. Mouais, ça dépend bien entendu de la situation d’urgence. Si vous avez 15 minutes pour fuir, ce n’est pas une priorité. En milieu urbain, la solution de fuite en voiture est à proscrire. Les routes seront saturées très rapidement. Le meilleur moyen de transport pour fuir est le vélo dans bien des cas.

“Vos papiers d’identité”

Sur le coup, ce n’est pas très utile. Mais ça a un sens si votre habitation est détruite. Sinon c’est du papier pour allumer un feu 🙂

“Votre téléphone portable”

L’usage du téléphone lors d’une crise majeure est limité. Les lignes sont vites saturées, les relais en panne ou détruits. Pour de petits événements par contre, un smartphone peut vous sauver la vie. Tant que vous avez de la batterie et du réseau, privilégiez les sms pour prévenir vos proches. Précisez votre localisation, votre état de santé et ce que vous prévoyez de faire.

“Argent liquide ou carte de crédit”

Oui, ça peut servir.

Pensez également :

“vêtements et chaussures”

Oui, des vêtements secs, chauds et étanches, c’est un très bon conseil. Et les chaussures de rechange, c’est primordial. Vous pouvez toujours enfiler des vêtements trop grands que vous trouverez. Mais des chaussures à la bonne taille, c’est beaucoup plus rare. Nous ne sommes plus habitués à marcher pieds nus. On se blesse facilement et on se déplace très lentement. Des spécialistes de la survie ne tiennent parfois pas plus de 2 jours sans chaussures.

“ du papier hygiénique et un nécessaire de toilette”

Je pense que ce n’est pas essentiel dans l’urgence, de se brosser les dents, se raser, se peigner. Pour le reste, les feuilles d’arbre, c’est pas mal, le sapin un peu moins. Si un peu de papier c’est important pour vous, prenez des mouchoirs … ils serviront aussi à allumer le feu.

“ des jeux …”

Pas besoin de jeux, votre sac est déjà bien assez chargé. Et vous allez vite comprendre que manger, boire, se chauffer et dormir en mode survie, c’est déjà assez amusant.

“ sacs plastiques …”

Oui, ça ne prend pas trop de place, peut servir de sceau ou de chapeau. Mais je ne suis pas certain que ce soit les sacs plastiques qui manqueront autour de vous pour votre survie.

Personnellement, j’ajouterai tous les éléments cités plus haut pour un kit EDC + une couverture de survie, une bâche, une moustiquaire, un filet de pêche, un rouleau d’adhésif puissant (Gaffe), du fil de fer ….

Et enfin quel sac choisir pour tout mettre ?

La bonne contenance pour votre sac d’évacuation est 20 litres. Plus petit, c’est un kit EDC. Plus grand, c’est un sac de rando et vous aurez du mal à l’emporter avec vous quotidiennement ou en situation d’urgence. Si vous êtes plusieurs dans la famille, c’est chacun son sac. Même les enfants de plus de 6 ans peuvent porter un sac de 10L. Pensez à ajouter l’équipement des plus petits dans votre propre sac.

Il existe plein de sacs tactiques aux couleurs camouflées sur le marché. Ils sont pratiques pour accrocher plein d’éléments … mais ils ne sont vraiment pas discrets. je vous conseillerais plutôt un sac étanche. On dirait un baluchon, vos affaires seront au sec même si vous traversez une rivière (le sac flotte et sert aussi de bouée de fortune). Il peut aussi transporter de l’eau si besoin et ne coûte vraiment pas cher.

Matériel et entraînement

Encore une fois, d’avoir le matériel ne suffira pas. Il faut apprendre à l‘utiliser pour qu’au moment venu, vous puissiez le mettre en œuvre comme un reflex. Pas besoin de faire des stages de survie onéreux. 

Voici quelques exercices sympas à faire à la maison :

  • Allumer votre barbecue sans allume-feu 
  • Couper du bois avec un couteau
  • Ouvrir une boite de conserve sans ouvre boîte
  • Faire bouillir de l’eau sans utiliser votre plaque de cuisson
  • Prenez vos affaires d’urgence en pleine nuit, sans allumer la lumière
  • etc

Mettez en commentaires d’autres idées que j’ajouterai à l’article 😉 

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