Choisir sa jarretière optique : les connecteurs optiques [3/3]

Le connecteur optique se trouve à l’extrémité du câble. Cet élément assure la transmission des signaux lumineux d’une fibre à l’autre. Selon sa conception, il offre une perte de signal plus ou moins importante. C’est pourquoi il est vivement conseillé de vérifier le type de connecteur lorsque vous choisissez votre jarretière optique. Alors comment faire le bon choix ? C’est que nous allons voir dans cette troisième et dernière partie sur la fibre optique.

Composition d’un connecteur optique

Comme nous l’avons évoqué en introduction, chaque type de connecteur présente une conception différente. Cependant, il existe 3 composants communs à tous les connecteurs optiques :

  • La férule
  • Le corps
  • Le dispositif de couplage

La férule est le système mécanique qui se trouve à l’intérieur du corps. Elle permet d’aligner les fibres, et donc d’assurer la transmission du signal. Le corps a pour fonction de maintenir l’ensemble sur la gaine du câble optique. Enfin, le dispositif de couplage est l’embout permettant de brancher le connecteur dans une prise optique.

4 critères importants lors du choix d’un connecteur optique

La perte d’insertion

Quand on raccorde un câble optique à l’aide d’un connecteur, on observe une légère baisse de signal. On parle de perte d’insertion (IL), qui se mesure en décibels (dB).
L’atténuation du signal varie selon le type de connecteur. La valeur attendue doit être la plus proche possible de 0 dB. Ainsi, une perte d’insertion de 0,2 dB vaut mieux qu’une perte d’insertion de 0,5 dB.

La perte de retour

Lorsque le signal lumineux passe à travers le connecteur, une légère partie de sa puissance est réfléchie ou renvoyée à la source. Ce phénomène s’appelle la perte de retour (ORL).
Le facteur de réflexion dépend du polissage de la férule.Il s’exprime lui aussi en décibels (dB), sous la forme d’un nombre négatif. Ainsi, un facteur de réflexion de -60 dB vaut mieux qu’un facteur de réflexion de -30 dB.

La durabilité

Selon les applications, le connecteur optique peut être installé en intérieur (connexion d’un PC sur réseau local), en extérieur (branchements CATV) ou sous terre (application de téléphonie câblée). Il est important de choisir un connecteur résistant par rapport à l’environnement dans lequel il sera utilisé.

Le format

La taille et la forme du connecteur Les manipulations hasardeuses ou trop fréquentes peuvent abîmer la fibre, c’est pourquoi la facilité d’installation est un critère important. Pour info : la durée de vie moyenne d’un connecteur optique est de 500 branchements.

Les types de connecteurs

La perte d’insertion dépend du type de connecteur, et plus particulièrement du système de verrouillage et du format. Il existe une grande variété de connecteurs optiques, mais les 4 types les plus courants sont les suivants :

Connecteur SC

Le connecteur SC est un type standard très utilisé car il est peu coûteux et facile à installer. Ce type de connecteur s’adapte aussi bien à la fibre monomode qu’à la fibre multimode. Il offre une perte de signal de 0,25 dB.

Exemple d'un connecteur optique SC.
Connecteur optique SC.

Le connecteur SC (Switching Connector) se compose d’un corps en plastique, de forme carrée, avec un dispositif de couplage en céramique. La férule mesure 2,5 mm de diamètre et fonctionne par verrouillage mécanique push-pull.

Connecteur LC

Le connecteur LC offre les mêmes propriétés que le connecteur SC, mais son format plus petit permet de le brancher dans des endroits difficiles d’accès (sous un bureau ou derrière le téléviseur). On l’utilise avec la fibre monomode. Il propose une atténuation moyenne de 0,25 dB.

Connecteur optique LC avec languette pour encliquetage.
Connecteur optique LC.

Le connecteur LC (Lucent Connector) se compose d’un corps en plastique avec un embout céramique. Il fonctionne également par encliquetage push-pull avec une languette souple. La férule mesure ici 1,25 mm de diamètre.

Connecteur ST

Le connecteur ST est conseillé pour les jarretières optiques avec de la fibre multimode. Le manque de précision axial de ce connecteur le rend inefficace sur un cordon à fibre monomode. Il offre une perte d’insertion de 0,30 dB en moyenne.

Exemple d'un connecteur optique ST avec système de verrouillage à baïonnette.
Connecteur optique ST.

Le connecteur ST (Straight Tip) est doté d’une férule de 2,5 mm de diamètre. Il présente un embout céramique et un système de verrouillage à baïonnette ; à tourner et pousser pour ajuster le serrage sans abîmer la fibre.

Connecteur FC

Le connecteur FC est conseillé pour les jarretières optiques avec de la fibre monomode. Il offre un alignement optimal des fibres, pour une transmission avec un niveau de perte proche des 0,25 dB.

Connecteur optique FC avec ergot anti-rotation.
Connecteur optique FC.

Le connecteur FC (Ferrule Connector) possède un embout céramique haute pression ainsi qu’un ergot anti-rotation pour ne pas endommager la fibre au moment de l’installation. La férule mesure 2,5 mm de diamètre.

Le polissage de la férule

Le polissage est une technique qui offre une meilleure surface de contact entre les connecteurs. Cela permet de diminuer le facteur de réflexion, c’est-à-dire de limiter la perte de retour.

PC (contact physique)

En utilisant un polissage au contact physique, la férule obtient une surface convexe. Cette forme assure le contact des deux fibres sur le point le plus haut de la férule. Avec un polissage au PC, les pertes de retour se situent entre -25 et -30 dB.

Représentation du polissage au contact physique d'une férule de connecteur optique PC.
Polissage d’un connecteur PC.

SPC (contact physique super)

Dans le cas d’un polissage PC supérieur, la terminaison de la férule est encore plus arrondie vers l’extérieur. Grâce au polissage optimisé de la férule, le niveau de perte (ORL) avoisine les -40 dB.

Représentation du polissage d'un connecteur optique Super PC.
Polissage d’un connecteur SPC.

UPC (contact physique ultra)

La finition UPC, réalisée par machine, offre une forme convexe accentuée à la terminaison de la férule. Grâce à cette option de polissage récente, on observe des pertes de retour entre -45 et -50 dB.

Le polissage UPC d'un connecteur optique.
Polissage d’un connecteur UPC.

APC (contact physique incliné)

Avec un polissage APC, la férule présente un angle de 8° par rapport à la perpendiculaire de la fibre. On peut ainsi obtenir une amélioration significative de la transmission, avec un facteur de réflexion de -65 dB.

Le polissage APC d'un connecteur optique avec un angle de 8°.
Polissage d’un connecteur APC.

Les connecteurs APC sont généralement utilisés avec la fibre monomode dans les applications longues distances ou nécessitant de faibles pertes. De leur côté, les connecteurs PC et SPC sont présents dans les équipements des opérateurs de télécommunication. Enfin, les connecteur UPC sont privilégiés dans les systèmes de télévision, de téléphonie et de données.
Les performances des connecteurs APC sont meilleures, toutefois les connecteurs PC, SPC et UPC sont plus abordables et largement suffisant pour les applications de fibre optique moins exigeantes.

Attention : la finition APC n’est pas compatible avec la finition UPC. Si vous essayez de raccorder les deux, la férule du connecteur sera endommagée.

Conclusion : comment choisir sa jarretière optique ?

Vous souhaitez mettre en place un réseau domestique en fibre optique ? Ou alors le cordon de votre box Internet est tout simplement cassé et vous ne savez pas comment le remplacer ? Voici les 4 critères que vous devez prendre compte lors de l’achat d’une nouvelle jarretière optique :

1.     Le type de fibre : privilégier la fibre multimode pour les applications nécessitant un faible débit sur de courtes distances ou investir dans de la fibre monomode pour une qualité de transmission optimale sur de longues distances.

2.     La structure du câble : sélectionner un câble adapté à l’environnement : résistance aux intempéries, à l’humidité, à l’écrasement, revêtement anti-rongeurs, gaine à faible émission de fumée en cas d’incendie, etc.

3.     La longueur du câble : plus le câble de votre jarretière optique est long, plus la perte de signal est importante (perte de dispersion).

4.     Le type de connecteur : le connecteur de votre jarretière optique doit être adaptée à votre application, avec une conception durable, un format qui facilite l’installation et une finition permettant de limiter les pertes extrinsèques (perte d’insertion et perte de retour).

Vous avez à présent toutes les cartes en main pour choisir un câble ou jarretière optique adapté à vos applications. Nous espérons que ces informations vous aideront à gagner du temps et à limiter les dépenses ! N’hésitez pas à nous poser des questions et à partager votre avis sur cette série d’articles dans l’espace commentaire ! 😁

Partagez cet article avec vos contacts !

Un commentaire

  1. Bonjour, et merci pour toutes ces remarquables explications, mais voilà: comme pour tous les néophytes avides de savoir, une fois apprises, il faut les mettre en application.
    Puis-je vous soumettre la solution à mon problème?
    J’ai à alimenter en fibre une annexe de jardin, en souterrain, par une gaine mise place pour le branchement électrique futur, située à 35 mètres de ma PTO, ma Box 5 Orange déplacée pour la circonstance. Je pense à une jarretière multimode, OM2 plutôt que OM1, Simplex, Prise RJ45 verte. Est-ce que ce serait un choix optimal correspondant bien à cette situation? Merci par avance pour votre réponse. Bien cordialement

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *